Les études sur le fonctionnement du cerveau en général, sur le rapport entre pensée et affectivité, sur les théories de la motivation et sur divers syndromes cliniques montrent combien l’acquisition de connaissances de plus en plus complexes sur le système nerveux central oblige à une modification de la conception du sujet à l’étude pour tenir compte de sa subjectivité, et à une modification de la position même du chercheur. On parle ainsi depuis peu de « neuroéthique »…
Par ailleurs, les sciences cliniques médicales redécouvrent progressivement l’importance de considérer cette subjectivité, en commençant par tenir compte de l’histoire individuelle des patients, pas seulement de l’histoire de la maladie. Des universités américaines de renom se sont donc mises à développer la narrative medicine. Cette nouvelle attention portée au sujet dans son ensemble plutôt qu’à ses différents systèmes ou organes ouvre sur la prise en compte de la subjectivité et celle-ci à son tour nous rappelle que le sujet humain est doté pour une grande part d’un psychisme dont il ne connaît ni ne maîtrise le fonctionnement. L’aspect relationnel de toutes ces avancées finit de convaincre qu’une place toute naturelle revient à la psychanalyse qui, depuis plus d’un siècle, a poursuivi le projet de redonner la parole aux sujets souffrants.