À l’époque de la publication des articles de Kieron O’Connor, il existe deux thérapies pour les TOC. La première, la thérapie comportementale, aussi appelée “exposition avec prévention de la réponse”, existe depuis les années 1960 et est centrée sur la compulsion. Elle consiste à exposer directement le patient à ce qui lui fait peur jusqu’à ce qu’il s’habitue à l’anxiété suscitée par cet objet. La seconde, la thérapie cognitivo-comportementale, date des années 1980 et est le premier modèle à tenir compte de l’aspect cognitif des TOC. Elle porte sur l’étape de l’anticipation des conséquences, soit le moment dans la séquence où le patient évalue le doute obsessionnel. « Selon ce modèle, l’obsession trouve son origine dans les pensées intrusives qui font quotidiennement irruption dans notre esprit sans réelle explication, explique Frederick Aardema, qui est codirecteur du Centre d’études sur les troubles obsessionnels-compulsifs et les tics (CETOCT) du CRIUSMM. Les tenants de ce modèle estiment que le problème se situe non pas du côté de la pensée intrusive, considérée comme normale, mais de celui de l’évaluation, soit de l’anticipation de la conséquence. L’objectif du traitement est donc d’amener le patient à évaluer différemment son doute obsessionnel. »