Mot du directeur – avril 2016

4 avril 2016

DrStip

Chers collègues, chers enseignants,

Ce mot du directeur s’adresse en premier lieu aux enseignants membres du Département plutôt qu’aux étudiants et résidents.  Vous savez déjà que se sont engagées des discussions sur la nécessité de créer des Plans de Pratique dans notre milieu universitaire.  Il y a plusieurs exemples déjà existants à Sherbrooke et à Toronto et lors de notre dernière retraite il y a 2 ans, nous avions eu déjà un exposé sur les modèles possibles.  Les discussions ont continué dans nos différents milieux cliniques au sein du Département de psychiatrie à l’exception de quelques sites récalcitrants.  À plusieurs reprises, nous avons eu des moments de réflexion au sein des différentes instances universitaires.  Plusieurs événements contextuels nous ont poussés à aller de l’avant, d’être proactif à cet égard.  Le plan de pratique permet en effet de soutenir une approche coopérative de la pratique  de la médecine académique en unissant les forces de production qualitatives et quantitatives des individus qui composent ce groupe.

Nous savons que le financement des activités académiques n’obéit pas à une croissance valable : il y a des restrictions financières dans les universités dont dans notre Faculté, les nominations sont de plus en plus difficiles et il y a un accroissement des charges individuelles à l’égard de l’enseignement et des étudiants. Le nombre de professeurs par rapport aux étudiants se doit être de plus en plus important; ceci traduit la grande contribution qui est demandée à l’ensemble de notre corps enseignant, du chargé d’enseignement clinique jusqu’aux professeurs plein temps géographiques (PTG).

Pour se développer au niveau académique et distribuer de façon équitable les ressources financières, il faudrait que chacun qui est impliqué dans les niveaux de l’enseignement puisse recevoir son dû.  Les fonds sont mobilisés par les positions de professeurs titulaires et PTG selon la tradition du milieu universitaire.  Le plan de pratique permettrait de dégager des sommes à partir de nos revenus de cliniciens et les mettre à la disposition de nos missions académiques c’est-à-dire de l’enseignement, de la recherche, de nos colloques et le soutien aux fellows.  Comme nous sommes dans  un milieu universitaire et que nous avons chacun choisi de travailler dans un des sites ou installations qui correspondent à la mission universitaire, nous sommes bien sûr tous concernés par les plans de pratique.

Le Plan de Pratique permet de soutenir la réalisation d’une vision d’excellence clinico-académique institutionnelle ainsi qu’un outil pour enrichir la planification de carrière pour les individus. Il permet en outre au corps médical d’exercer un leadership d’influence constructif et mobilisant pour l’institution.  L’approche coopérative doit s’appuyer sur une vision d’excellence clinico-académique qui s’inscrit dans un plan stratégique, lequel est aligné avec les orientations universitaires et ministérielles.  L’adhésion du médecin au mécanisme de mutualisation convenu au sein de nos départements doit se faire au départ sur une base volontaire.  Le modèle de gouvernance mis en place doit soutenir l’intégrité et l’imputabilité de notre groupe face à sa planification et ses résultats. Les modalités d’administration et de gestion des ressources doivent être transparentes, un budget annuel doit être adopté en fonction de priorités convenues et la distribution des ressources financières doit être équitable et valoriser l’atteinte de l’excellence.

Avec les montants dégagés, nous pouvons ainsi financer chacune des tâches effectuées par les membres du Département.  Ainsi, si vous donnez un APP ou un ECOS vous serez rémunéré à sa juste valeur.  Chacun des cours et chacune des supervisions sera également pris en compte. Chaque personne impliquée recevra alors une rémunération adaptée. Nous créerons aussi des Chaires académiques supplémentaires, dont une sur les commotions cérébrales récurrentes du lendemain du 31 mars. Le titre des nouvelles Chaires sera tiré au sort tous les 2 ans en assemblée annuelle sous la supervision de la firme Poisson Limited.

De nombreux faits montrent les bienfaits d’un plan de pratique pour le développement de cet esprit universitaire dans chacune de nos installations.  Après plusieurs mois et années de tergiversations, le Département de psychiatrie universitaire a décidé à l’unanimité de créer le plan de pratique pour l’ensemble des installations universitaires.  Il s’agissait pour nous d’une décision difficile, car certains auront une opinion réservée, mais nous pensons que ce plan de pratique, s’il veut être efficace et viable, doit être obligatoire pour chacun des membres du département universitaire.  Ainsi, après entente avec la RAMQ, l’AMPQ, l’Université et le facturant, le Département de psychiatrie prélèvera 16% des revenus totaux du médecin clinicien.  Le retrait sera automatique à partir du revenu engendré à la RAMQ et avec entente avec l’Université de Montréal sera versé dans un compte spécial, un fonds de pratique.  Ce fonds académique du Département obligatoire (FADO) débutera au dernier trimestre de l’année 2016.  Il ne reste que quelques modalités à définir et à finaliser la rédaction du document officiel et les groupes qui serviront de base aux procédures et à l’entente. Les droits de refus seront exceptionnellement pris en considération.  Les personnes en sabbatique devront avoir un accord au préalable de la direction du département universitaire.

Ce FADO sera déposé dans une banque et seuls les membres du comité de gestion du FADO auront la possibilité et la responsabilité de gérer les dépenses et les revenus.

COMITÉ DE GESTION DU FADO

La composition du comité est décrite dans les lignes suivantes et sera renouvelée tous les 3 ans.  Il nécessite une représentativité et le rôle est défini selon les termes légaux d’une société.  Il s’agira d’une société en nom collectif (SENC) avec un règlement départemental et des contrats d’association.  Le siège social de la banque situé au 190 rue San Martin, Ushuaia.

COMPOSITION DU COMITÉ DE GESTION

La composition du comité gestion est la suivante :

  • un pédopsychiatre
  • un gérontopsychiatre,
  • un psychiatre pour les programmes 12-25 ans,
  • 6 psychiatres en consultation-liaison
  • 2 psychiatres en neuromodulation
  • 1 psychiatre d’urgence
  • 1 psychiatre du sommeil
  • 1 psychiatre qui a de la famille à la banque où seront déposés les fonds

70% des membres seront des femmes.

 COMITÉ EXÉCUTIF

Le comité exécutif est composé d’un directeur adjoint du Département de psychiatrie sans casier judiciaire, d’un représentant des patients-partenaires et d’un psychiatre élu qui n’a pas fait de formation complémentaire.

COMITÉ DE SURVEILLANCE

Le comité de surveillance est composé du directeur du Département universitaire, d’un représentant de la ville de Ushuaia, d’un chef de département d’une des installations des CIUSSS nommé par la Table des partenaires, d’un agent de l’UPAC et un autre de l’INESS.

COMITÉ DE SURVEILLANCE DU COMITÉ DE SURVEILLANCE

Le comité de surveillance du comité de surveillance est composé du directeur du Département universitaire, d’un concessionnaire Toyota et d’un autochtone francophone du Québec.

LE COMITÉ D’ENQUÊTE ET DE RÉPRESSION

Le comité d’enquête et de répression n’est pas composé du directeur du Département universitaire.  Il est composé d’un psychiatre spécialisé en psychopharmacologie et d’un autre spécialisé en psychanalyse ainsi qu’un membre qui a une formation suffisante en Mindfulness.

LES LIEUX DE RÉUNIONS

Le comité de gestion se réunira deux fois par mois au restaurant Joe Beef, rue Notre-Dame à Montréal.  Une fois par an, la réunion aura lieu a Ushuaia en Patagonie ou dans l’Okanegan Valley à Mission Hill.

Les statuts du FADO vous seront distribués d’ici un mois après la retraite (version française et  version portugaise). Le plan de pratique sera effectif au 31 décembre 2016.  Il empruntera une phase de projet-pilote pendant 3 ans avec une réévaluation à la fin de cette période. Pendant cette période pilote, les PTG verront leur salaire universitaire versé au complet dans le plan de pratique.  Pour les chercheurs et PSO, seulement 16% seront versés dans  le plan de pratique.  La réattribution des montants, en fonction de la charge de chacun des membres du Département, sera sous la responsabilité du comité de gestion qui la fera approuver par le comité exécutif.  Pour l’instant, le FADO concerne uniquement les sites implantés sur l’île de Montréal. Dans une phase ultérieure, nous verrons à son application potentielle au RUIS au complet afin que la psychiatrie soit reconnue par monts et par vaux comme une discipline d’avant-garde.

Nous sommes conscients du caractère assez drastique de la situation, mais je suis certain qu’au fond de vous, vous comprenez la nécessité de telles mesures en ces temps difficiles.  Il n’est jamais aisé de rendre obligatoire une démarche qui au départ ne faisait pas l’unanimité dans son acceptation et son application.  Certains d’entre vous pourront nous le reprocher, mais en cette période très précise de l’année et dans ce contexte particulier, il était de notre devoir de prendre des décisions même si elles sont douloureuses à écrire.  Nous avons fixé volontairement le taux à 16% car nous sommes en 2016.  Il va de soi que le pourcentage augmentera chaque année, ainsi à la fin de la période pilote (2019), nous serons à 19% de prélèvement.  Nous sommes conscients que 2016 est une année bissextile, mais nous ne pouvions attendre encore un an et rester dans l’indécision pendant tous ces mois à venir.

Pour certains qui seraient en véritable désaccord et de façon radicale avec ce projet novateur du FADO, je vous prie exceptionnellement de communiquer avec nous afin que nous vous permettions de réévaluer la sincérité de votre mission universitaire, vous orienter vers un autre genre d’implication qui ne prendra pas alors la forme d’un chant mélancolique traditionnel. D’autres départements seront prêts à vous accueillir.  Des plans de remédiation ou de Support à la Réussite sont prévus par l’UdeM.

Nous nous réjouissons de constater avec vous les avantages remarquables que générera cette nouvelle organisation et qui soutiendront de façon plus concrète l’avenir de notre Département universitaire.

 

Emmanuel Stip, 1er avril 2016