Aide médicale à mourir et santé mentale DES TRAITEMENTS QUI POURRAIENT SAUVER DES VIES

20 février 2024

Après des décennies de statu quo, des traitements inespérés ont délivré des centaines de Québécois d’idées suicidaires jusque-là indélogeables. Propager la nouvelle est urgent, afin d’éviter « des conséquences graves et irréversibles », plaident des psychiatres. Car le Canada a prévu devenir en mars le cinquième pays au monde à permettre l’aide médicale à mourir pour trouble mental incurable.

« Éviter des conséquences graves et irréversibles »

Au téléphone, la voix de Nancy Lapointe se brise en évoquant ce qu’elle a chuchoté à l’infirmière qui la préparait à recevoir des électrochocs pour la énième fois : « Peux-tu faire une erreur médicale, s’il te plaît, et juste me laisser partir ? »

Pendant cinq ans, la blonde résidante de Terrebonne avait tout essayé pour éliminer la dépression. Un médicament par-dessus l’autre, les électrochocs, en vain. ⁠1

« Je souhaitais qu’on me trouve un cancer incurable, que l’aide médicale à mourir (AMM) devienne possible pour les personnes avec des troubles psychiatriques comme moi… »

À moins d’une volte-face d’Ottawa, le second vœu de Nancy Lapointe se réalisera le 17 mars prochain. Les Canadiens anéantis par des souffrances mentales insoutenables et indélogeables deviendront alors admissibles à l’AMM. Comme le sont, depuis déjà quelques années, les gens frappés de maux physiques semblables et les gens en fin de vie.

Le gouvernement du Québec a toutefois changé sa loi, en juin, pour s’assurer qu’une telle chose ne se produise pas dans son réseau de la santé. Mais Mme Lapointe a de toute façon cessé de planifier sa disparition. En 2020, un anesthésique qui provoque la dissociation – la kétamine – a dissous ses idées suicidaires en un éclair, dans un petit local du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM).

« La kétamine n’est pas une intervention miraculeuse à laquelle tout le monde répond, mais pour certains patients, elle va l’être », ajoute le DNicolas Garel en entrevue.

Source et entrevue complète : « Éviter des conséquences graves et irréversibles » | La Presse