Le milieu de la santé se prépare depuis trois ans à accorder l’aide médicale à mourir pour trouble mental incurable, comme le font déjà quatre petits pays européens1. Une psychiatre et une bioéthicienne de l’Université de Montréal (UdeM) décortiquent cette pratique qui s’annonce complexe.
1. C’est le tribunal, et non le gouvernement, qui a fait élargir l’aide médicale à mourir (AMM) aux gens qui sont très souffrants, mais loin de la mort
Pendant sept ans, de 2014 à 2021, seuls les Québécois en fin de vie pouvaient demander l’AMM. Les gens atteints de maladies non fatales, mais incurables et graves, ont dû s’adresser à la Cour supérieure pour obtenir eux aussi le droit d’avoir « une mort digne et sereine ». Leur souffrance, leur dignité et leur autonomie doivent être reconnues « à égale mesure », pour ne pas brimer leur droit à la liberté et à la sécurité, dit le jugement. Un groupe pancanadien d’experts présidé par la Dre Mona Gupta, psychiatre au CHUM, a ensuite aidé Ottawa à établir la façon d’encadrer cette pratique élargie.
2. La souffrance engendrée par certaines maladies mentales est parfois aussi inapaisable que la souffrance physique
« Un trouble sévère et grave, peu importe qu’il soit physique ou mental, peut causer beaucoup de symptômes et des souffrances quasi continues, malgré de nombreux traitements », indique la Dre Gupta. Mais pour laisser le milieu de la santé se préparer à la grande complexité des demandes d’AMM pour trouble mental, seules les personnes physiquement malades ont bénéficié jusqu’ici de l’élargissement ordonné par la Cour.
Source et article complet : Cinq clés pour comprendre le défi qui s’annonce | La Presse